samedi 7 décembre 2013

Marche Ou Crève 2013

Marche ou Crève - été 2013



Organisé dans la région Perpignanaise, avec la coopération de la mairie d’Opoul-Périllos, l’association a pu exploiter le patrimoine local en organisant dans le château médiéval du XIIIème siècle, un « GN itinérant » pour une trentaine de personne. Pour mettre en valeur ce cadre, les organisateurs ont pris le parti de s’appuyer leur intrigue fantastique sur l’histoire de la région. Ainsi chevalier, magicien, voleur et homme de foi ont pu pendant le temps d’un week-end arpenter sentiers, canyons et grottes de la région ;  et combattre bandit, revenant, et autres créatures surnaturelles sous les yeux ravis des quelques touristes venu contempler le château. 
     
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Loin au Nord et à l'Ouest, le royaume de France, guidé par Charles VII, s'apprête à mettre un terme à la guerre qui l'oppose depuis bientôt cent ans aux anglais. A quelques vingt kilomètres au Sud, Perpignan, passé du statut de capitale de Majorque à celui de simple cité d'Aragon, fait face à la plus importante vague épidémique de peste noire de son histoire. Piégée entre les deux royaumes, rattachée à la France et amie d'Aragon, la petite Seigneurie d'Opoul vit les heures les plus noires de son existence.

Auparavant déserte, la forteresse d'Opoul est offerte par Pierre III d'Aragon en 1283 à la famille de Cornefeu pour s'être illustrée durant l'expansion du royaume de Majorque. Bien que ne comptant que quelques centaines d'habitants, la ville d'Opoul profite du rayonnement de Perpignan pour prospérer et se transformer peu à peu en une Seigneurie englobant quelques petits hameaux voisins.

En 1344, le royaume de Majorque est définitivement réintégré dans la couronne d'Aragon, faisant perdre son statut de capitale à Perpignan. Le Vicomté de Narbonne devient alors plus attractif que l'ancienne capitale, délaissée par Pierre IV d'Aragon, et la Seigneurie d'Opoul, dirigée à l'époque par Petrus II de Cornefeu, son deuxième maître, se rattache d'elle-même au Royaume de France, ce qui pour autant ne relance pas son essors.
Dès lors, la Seigneurie s'enlise dans la sécurité, échappant miraculeusement à la peste qui se déclare en France dès 1348 et aux jacqueries qui s'ensuivent. La famille de Cornefeu, grâce aux bonnes relations qu'elle entretient avec le royaume d'Aragon, parvient à maintenir la paix dans la région durant plus de cent ans, se faisant aimer de la population locale.
Philibert IV de Cornefeu périt en 1243, mortellement blessé par une chute de cheval, laissant les rênes de la Seigneurie à Hildéric I de Cornefeu, alors âgé de 13 ans seulement. Ce dernier, de nature paranoïaque, met l'accent sur le développement militaire, en prévision de la fin de la guerre contre les anglais que mène Charles VII, persuadé que celui-ci ne tardera pas à se diriger vers le Sud et désirant être alors prêt à briller dans les batailles à venir. Tous les habitants de la ville et un grand nombre de paysans des alentours sont enrôlés dans des forces de réserve et entraînés autant que possibles, du boulanger à la mère de famille. La tension monte peu à peu dans la ville devant l'opiniâtreté que met Hildéric à constituer ses forces, mais l'Eglise l'apaise autant que faire se peut, persuadée que les de Cornefeu sont protégés par les Dieux en raison de l'absence quasiment totale de maladie dans la région et de la prospérité caractérisant la Seigneurie en dépit de sa taille réduite.

Au début de l’an 1248, les rapports avec l’extérieur se réduisent drastiquement en raison de la peste qui continue de décimer les populations dans les grandes villes alentours, et la Seigneurie d’Opoul se referme peu à peu sur elle-même pour y échapper. Les quelques commerçants qui faisaient la route vers Perpignan ou Narbonne cessent leur activité, de toute façon de plus en plus réquisitionnés par les entraînements militaires. Il règne sur la ville un climat étrangement mitigé de loi martiale et de bénédiction tranquille, les réserves de nourriture et la production des paysans suffisant à tous pour vivre en autarcie du monde.
Le 30 juin 1452, Hildéric semble pourtant pris d'une violente crise de paranoïa et déclare qu'un nécromancien se serait réfugié dans une grotte à quelques kilomètres au nord du château. Il contraint la totalité des habitants à prendre les armes, les enfants comme les femmes allaitant, n'épargnant que les nourrissons incapables de se déplacer, et les fait marcher sur l'emplacement présumé du repère. Quelques uns de ses gens fuient, mais la plupart d'entre eux, menacés d'excommunication par l'Eglise et n'ayant jusque là jamais eu à se plaindre de ses décisions, décide d'obéir, persuadée de ne trouver qu'une grotte vide, après quoi la vie pourrait reprendre son cours. Hildéric seul reste au château, sa crise l'ayant lui-même contraint à l'immobilité dans la salle principale.


Au matin du premier juillet, le soleil se lève sur des centaines de cadavres mutilés.